Le parcours de Amar Guerfi dit « Hamid » nous dit bien des choses, dans ce récit épique, recoupé et confirmé. Il évitera les règlements de comptes et les vengeances inutiles. Il aura cette modestie à la limite surprenante de passer sur des faits d’armes qu’il a menés, et il passera sur nombre de trahisons qu’il a subies… Son témoignage a été appuyé par celui de ces compagnons de lutte qui sont, Mohamed El Fidayi, et Mahdjoub El Mekki. Les trois font partie d’une longue liste de personnages qui, de près ou de loin, ont été les lettres d’alphabet d’une longue phrase révolutionnaire. Ils ont été de tous les viatiques d’un long voyage vers la liberté, vers l’indépendance d’un pays longuement livré à l’obscurité coloniale. Ces trois héros ne nous parlent que très rarement de politique, seulement d’actions… Pourtant dans le parcours qu’ils partagent avec nous, bien des choses se sont passées. « Hamid » était au secrétariat d’un des plus importants chefs de la région Aurès, El Hadj Lakhdar et il a accueilli au maquis le jeune Lamine Zeroual. Mohamed El Fidayi a côtoyé les plus grands, comme le commandant Ali N’mer, Salah Nezzar, et Mahdjoub El Mekki aussi, entre Chadli Benjedid, Amara Bouglèze, colonel Mohamed Chaabani ou le colonel Abdelkader Chabou… jusqu’à aujourd’hui, les trois évoquent cette étape de leur vie comme dans un vadémécum naturel sans héroïsme surfait ni sens de l’exploit surréaliste… juste des faits accomplis, juste un devoir réalisé. Même les clivages, les grandes purges, les luttes int estines les plus abjectes sont livrées sans concession, tranquillement, sans autre licence que celle que concède la vérité, sans les tabous ni la langue de bois inscrite comme un impératif dans le récit national.