Est-ce que l'autogestion est à ranger dans les oubliettes de l'histoire ? Pour répondre à cette question, un collectif de militants, coordonné par Pierre Thomé, est parti à la recherche d'acteurs de mouvements sociaux (LIP, Larzac, Plogoff, luttes des femmes, luttes dans les quartiers...) qui se sont inspirés peu ou prou de l'autogestion dans le sens défini par le philosophe Henri Lefebvre : «Quand un groupe, au sens large du terme, c'est-à-dire les travailleurs d'une entreprise, mais aussi les gens d'un quartier ou d'une ville, quand ces gens n'acceptent plus passivement les conditions d'existence, quand ils ne restent plus passifs devant ces conditions qu'on leur impose ; lorsqu'ils tentent de les dominer, de les maîtriser, il y a tentative d'autogestion».
Ce concept d'autogestion, qui a fait fureur dans les années 1970, bien qu'il se soit sérieusement estompé depuis, nous amène cependant avec bonheur sur les chemins de Créateurs d'utopies, ces utopies qui proposent une rupture radicale avec un système existant. Et nous rencontrons alors avec grand plaisir de l'engagement, de la passion, des émotions et de l'humour !
Que peut-il y avoir de commun entre les moutons anglais 'capitalistes' de Thomas More et les moutons ardéchois 'rebelles' d'Ardelaine, alors que cinq siècles les séparent ? Eh bien, tout simplement l'économie sociale et solidaire ! Cette alternative au capitalisme financier a le vent en poupe mais les instances politiques ont-elles, en ce moment, vraiment conscience de ce qu'elle peut apporter, non seulement sur le plan de l'éthique mais aussi sur d'autres manières de concevoir la vie économique et sociale ?
Parmi les témoins figurent : Huguette Bouchardeau, Marylise Lebranchu, Michel Rocard, Robert Chapuis, Pierre Bourguignon, Daniel Delaveau, Gabriel Cohn-Bendit, Charles Piaget, Claude Neuschwander, Roland Vittot, Raymond Burgy, Fatima Demougeot, Marie-Paule et Agnès Lambert, Michel Marzin, Élie Gaborit, Pierre Mahey, Lucien Alluy... et quinze entrepreneurs de l'économie sociale et solidaire...
Pierre Thomé demeure à Francheville (69), a travaillé dans l'action sociale comme éducateur spécialisé, formateur, directeur et enfin chargé de mission auprès du Conseil général du Rhône.