Au cours de la seconde moitié du siècle dernier, le béton armé et le béton précontraint ont connu une évolution considérable. Dans les années 1960, sous l'impulsion du Comité européen du béton, les calculs semi-probabilistes et l'introduction dans les codes des vérifications aux états limites sont entrés dans les moeurs. De plus, le développement exponentiel des programmes et des matériels informatiques permet aujourd'hui de résoudre dans un délai et à un coût raisonnables les problèmes de résistance des matériaux les plus complexes. L'analyse non linéaire et les méthodes de calcul aux éléments finis ne sont que des exemples des possibilités offertes à l'ingénieur pour la conception des structures, ou pour la confirmation d'un en cas de désordres. Plus récemment, des progrès rapides ont été accomplis dans la production des deux principaux matériaux de la construction : le béton et l'acier. Durant les vingt dernières années, la résistance à la compression des bétons fabriqués en centrale a quasiment doublé, tandis que l'emploi des armatures à haute adhérence de 500 MPa de limite élastique se généralisait pour le béton armé et que les torons de précontrainte atteignaient une résistance supérieure à 2 000 MPa. Le présent ouvrage, rédigé par les meilleurs spécialistes de chacun des compartiments de la théorie des structures, se veut un témoin de ces évolutions. Il a pour objet non seulement de guider le concepteur dans l'élaboration des structures à construire ou l'évaluation des structures existantes, mais aussi d'exposer les raisons qui ont conduit les rédacteurs des codes à adopter les principes et règles de calcul qui y figurent, et les limites de leur emploi. Notre souhait est qu'il contribue à l'amélioration de la qualité des constructions en béton, en permettant aux ingénieurs de réaliser le meilleur compromis entre hardiesse et sécurité, contribuant ainsi au développement durable.