" La Chine s'est éveillée " écrivait en 1996 Alain Peyrefitte. Le réveil date de décembre 1978, quand - Mao mort et les gauchistes liquidés - Deng Xiaoping fait faire à son pays un " tête à queue " idéologique. De la Chine des décennies qui suivent - objet de ce livre -, le premier ministre Wen Jiabao dit qu'" elle a trouvé la voie d'un développement compatible avec les caractéristiques de sa tradition "." Les hommes se ressemblent en creux ", disait Marcel Mauss. Ainsi, les traditions nées de besoins identiques ont fait de l'homo sapiens sapiens un Chinois, un Latin, un Indien, un Juif, répondant chacun aux exigences de la vie par des réflexes, des tactiques spécifiques. Xavier Walter voit la Chine se rappeler qu'elle est chinoise. Ce retour aux coutumes, phénomène chinois récurrent, est, pense-t-il, la grande chance qu'elle se donne de faire face à un avenir que sa masse rendra toujours incertain.Cette Chine " de tradition " a son mentor, il suffit de lire le Quotidien du Peuple : " Si l'étude de Confucius cesse d'être confinée aux bibliothèques, elle offrira à la Chine un regain de force spirituelle. " Confucius prêche à chacun une quête responsable, altruiste du milieu juste cosmique et social, sans lui on ne peut ni comprendre la Chine ni mener les Chinois. Les révoltés du Quatre-Mai (1919) le récusèrent ; il aurait " figé la société " ; Mao l'accusa de " féodalisme "...et le XXe siècle chinois fut une horreur. Aujourd'hui, le Maître est de retour. Et, avec lui, l'Empire " rouge " de " la réussite " ?