Les auteurs de cet ouvrage collectif posent le problème central de la rationalité scientifique abordée à travers la problématique sociologique. Ce sont Bernard-Pierre Lécuyer, Jean-Gérard Rossi, Magali Cachera, Annie Petit, Bernhard Plé, Laurent Bibard, Jeffrey Barash, James-Robert Brown, Mahasweta Chaudhury, Kathleen Okruhlik, Brian S. Baigrie, Anastasios Brenner, Angèle Kremer-Marietti. L'analyse de la rationalité scientifique met au jour le mode spécifique d'émergence des " croyances scientifiques " ; sur l'analyse des conditions d'admission de ces dernières dans le corpus scientifique, les thèses des épistémologues et des philosophes des sciences sont loin de s'accorder. La question se pose de savoir si la rationalité scientifique est, dans l'accomplissement du travail scientifique, véritablement pure de tout élément extérieur à la démarche intellectuelle suscitée par la recherche. Des éléments externes, sociaux ou institutionnels, ne contribuent-ils pas à la formation des dites croyances scientifiques ? Après une synthèse des recherches récentes dans le domaine de la sociologie de la connaissance scientifique et le bien-fondé des initiatives des précurseurs, des exemples détaillés de recherche sont approfondis : entre autres, dans le domaine médical. Aujourd'hui les problématiques ont évolué ; ainsi peut-on se demander si la différence entre les sciences de la nature et les sciences de l'homme ne rend pas difficile aux dernières l'idée de consensus scientifique que présuppose la notion de paradigme. Les positions contemporaines se sont diversifiées et contrastées avec T. S. Kuhn, Paul Feyerabend, ensuite avec Imre Lakatos, David Bloor, Bruno Latour, enfin avec Larry Laudan : elles sont abordées, discutées, et confrontées à d'autres positions, telle celle du rationalisme critique de Karl Popper. Entre une épistémologie individuelle et une épistémologie sociale, la question serait de parvenir à reconnaître la complémentarité des deux approches.