Le présent ouvrage vise à la fois pour rendre hommage à un auteur disparu, Jean-Jacques Silvestre, mais aussi, à cette occasion, à faire le point sur l'évolution d'une discipline
l'économie du travail – et surtout à montrer. comment une coopération dans des recherches empiriques (les comparaisons internationales du marché du travail) avec des sociologues, a contraint l'économiste à se mettre en question. La nouvelle orientation est lieu de l'observation
révélé par la comparaison internationale – que les quatre comportements fondamentaux du « marché du travail » (la formation, l'effort, la coopération, la mobilité) étaient déterminés différemment dans chaque société, par la manière dont les acteurs individuels et collectifs étaient construits.
La construction sociale des acteurs, sur l'exemple révélateur du Facharbeiter allemand et de l'ouvrier qualifié français, principalement basé dans ce cas sur les modalités de formation, entraîne des comportements de travail, de coopération, de mobilité correspondent chez l'acteur-entreprise, des comportements d 'organisation du travail et de la rémunération.
Cette interdépendance est l'expression d'un fait salarial spécifique enraciné dans les structures de chaque société. Une analyse en terme de capital humain en appauvrit la compréhension, dans la mesure où les comportements « d'investissement » se réalisent dans des « espaces », des « systèmes d'action » qui induisent des rationalités spécifiques.
C'est la construction de ces espaces, de la cohérence entre leurs dimensions (système de formation, organisation du travail, système de rémunération, système d'action collective…) qui permet de comprendre les différences, dans chaque société, du rapport salarial et de ses conditions d'évolution.
Un livre au cœur de l'actualité à un moment où le déterminisme du marché redevient hégémonique dans l'analyse de l'économie du travail.