L'objectif de ce travail est de faire un état des lieux des recherches orientées vers l'analyse du lien entre l'activité des élèves de classes primaires et secondaires, et leurs pratiques langagières écrites et orales. En effet, pour les auteurs, le langage ne constitue pas seulement un moyen d'enregistrer et de communiquer les résultats du travail de la pensée, mais une de ses fonctions essentielles est de rendre possible cette activité même, de lui permettre de se développer, de s'intensifier et de s'organiser. Faire parler, faire écrire, dans la classe, c'est avant tout mettre les élèves en activité de manière particulièrement intense, leur permettre de réfléchir, mais aussi d'apprendre plus efficacement et parallèlement de se construire comme sujets scolaires. Toutefois, dans cette perspective, toutes les tâches d'écriture ou toutes les formes d'interaction ne sont pas d'une égale efficacité. Les contributions analysent quelques-unes des conditions qui font que les pratiques langagières scolaires peuvent être inégalement " réflexives ". Elles éclairent, de ce point de vue, le rôle que peuvent jouer les décisions de l'enseignant, sa manière de concevoir les consignes et d'étayer l'activité par ses interventions. Elles illustrent aussi, par de nombreux exemples, de la liste au portfolio, des écrits intermédiaires à la lecture-feuilleton, quelques-uns des dispositifs pédagogiques et didactiques qui visent à faire écrire et parler pour penser et pour apprendre, appliqués à des objectifs aussi divers, entre autres, que la lecture littéraire, l'éducation civique, l'enseignement scientifique ou la formation d'enseignants.