L'interrégionalité s'inscrit dans la réflexion actuelle en géographie sur les rapports entre échelle et territoire. Elle apparaît d'abord, comme un échelon supplémentaire entre régions, nations et Europe, en recouvrant des types d'espace très divers. Elle désigne autant une interrégionalité de proximité, entre des régions proches, qu'une interrégionalité élargie, désignant de vastes ensembles regroupant plusieurs régions, parfois éloignées les unes des autres. En France, cette interrégionalité est fortement associée à la politique de décentralisation. Elle témoigne des recompositions territoriales actuelles et de la formation de nouveaux territoires dans un contexte de renforcement des compétences régionales et européennes.
Associer interrégionalité et réseaux de transport invite donc à s'interroger sur les articulations scalaires entre réseaux et territoires, en tenant compte des effets de distance, de la structure des réseaux, des mobilités et de l'évolution des réglementations liées à de nouvelles répartitions des compétences territoriales, des jeux des acteurs et des modes de gouvernance des territoires. Ce rapport entre interrégionalité et réseaux de transport est ainsi à mettre en relation avec les dynamiques actuelles des systèmes territoriaux, qu'ils s'inscrivent dans le cadre de politiques publiques ou qu'ils soient le fait de logiques spatiales engendrées par la mondialisation. Ainsi, l'interrégionalité est autant considérée en terme de crises liées à des transferts difficiles de responsabilité (transport interrégional ou national) qu'en terme de développement permettant la constitution de nouveaux réseaux.